ديوان الغائبين بختي بن عودة - الجزائر - (1961-1995)

ولد بختي بن عودة الأستاذ الجامعي، الناقد ، الشاعر والمفكر الحداثي التنويري عام 1961 بمعسكر، عمل بجريدة الجمهورية، وكان رئيس تحرير مجلة التبيين لجمعية الجاحظية، نشر مقالاته ودراساته وأشعاره ومقارباته في معظم الجرائد الجزائرية والعربية، صدر له كتاب " رنين الحداثة " عن منشورات الاختلاف عام 1999 وهذا بعد سنوات من رحيله، كما طُبعت رسالته الجامعية التي تناولت فكر عبد الكبير الخطيبي، في 22 ماي 1995، وقع المفكر والشاعر الجزائري بختي بن عودة قتيلا برصاص الغدر، وذلك عندما كان يخوض مباراة في كرة القدم .

كانت مقالات بختي بن عودة ودراساته تتسم بلغة فلسفية معتقة ووعي نقدي حاد، وكذا قدرة واضحة على الحوار الذكي مع المنجز الفكري والفلسفي الغربي واستبطان الأفكار الوضيئة التي من شأنها خلخلة الجاهز والمبتذل في ثقافتنا العربية، كان بختي لا يتجاوز في تلك الفترة السوداء 34 سنة ، وكان قد انتهى من تحرير أطروحة جامعية متميزة في سياق شعبة النقد الحديث عن المشروع النقدي والفكري للمفكر وعالم الاجتماع والروائي المغربي الراحل عبد الكبير الخطيبي،ليصبح أستاذا بجامعة وهران،علاوة على منصبه بجمعية الجاحظية ، من خلال رئاسته لتحرير مجلة " التبيين" ..
كان الراحل شابا نشيطا مسكونا بهمّ المعرفة، مؤمنا بالفعل الثقافي النوعيّ الذي بإمكانه أن يفتح أفقا لوعي المُشكلات واستيعاب إيقاع المرحلة محليا وكونيا، لكنَّ هذا الأمر لم يكن مجانيا أو نتاجا للصدفة بقدر ما كان نتاجا لجهدٍ استثنائي ،لقد كان بختي ابنًا لمرحلةٍ أعلت من شأن النقد على حساب الغنائيات الإيديولوجية التي أسرت بخطابها المُغلق أجيالا مُتعاقبة من المثقفين في الجزائر والوطن العربيّ..فهو صوتٌ فكري جزائري بدأ يجهرُ بمشروعه النقدي الفتيّ مع انهيار المنظومات الشمولية وبداية انسحاب المُثقف الثوري التقليدي تدريجيا من المشهد مانحا حقَّ الكلام والتدخل لوجهٍ جديد.
* زهرة برياح




Hommage à Jacques Derrida
Bakhti Benaouda

"Que signifie donc un nom comme Jacques Derrida, tout au moins pour un lecteur qui vient du tropique d'Abû Tammâm ou de Chabbi. Que signifie-t-il pour moi, lorsque je quitte momentanément les plis du récit et j'escorte les territoires du texte philosophique? Ici, les arguments ont leur gravité défiante, car la conquête de la déconstruction avec Derrida demeure dans un labyrinthe et entre le labyrinthe et l'air il y a la perplexité des interrogations par les espérances que le territoire de l'offensive offre. Comme si Derrida, passionné par la complexité et l'ensemencement, s'ouvrait totalement sur l'indescriptible et le combat peut durer en vue de faire parvenir les idées jusqu'à leurs armoires. Devant ou derrière nous, c'est l'image d'un homme errant et peut être qu'il est devant pour que nous allions, avec une modestie, vers lui, à condition que les membres se retiennent et l'esprit garde son équilibre à l'intérieur de la joie de la déconstruction. Celle-ci pourrait être l'instrument qui dialogue avec les textes au-dedans, l'instrument qui tient à assaillir, dans la littérature comme dans la philosophie, la certitude et l'égocentrisme, par une économie linguistique qui fonctionne comme un mouvement réflexif et métaphorique laissant derrière lui des traces intenses suscitant l'évasion de l'authentique et le creusement des strates.

Jacques Derrida est donc le nom que nous avons choisi pour pouvoir exercer la revendication du droit à la différence et de la penser. Il s'agit d'une différence qui ne sollicite aucune exactitude subjective traduisant une connaissance fantaisiste comme le cas des écrits linéaires qui traversent les domaines les plus aisés ou les plus déserts. C'est le problème de la pensée lorsque, étant enfermée, elle proclame ce qui demeure en elle et exerce l'exclusion ou se hérisse. Ici, l'écoute à un effort permanent autour du manque est comme un passage vers d'autres questions qui leur appartient de jeter le connu dans les fours de l'inconnu. Il s'agit de la modernité du possible, et celle-ci est un argument pour celui qui sait rompre avec le tapage. L'écriture de la trace par et pour la différence, telle est la poésie que nous voudrions composer. Rapprochons entre ses afflux et gardons au début ses appétits en dehors de l'accoutumance et de la répétition. Peut être que Derrida, qui n'a pas esquissé la quiétude de l'institution pour les travaux exubérants, nous offre en tant que lecteurs arabes des instruments modernisés dans la mesure où ils ne font pas remarquablement allusion à la modernité, des instruments qui évitent le gage ou le fait d'être dépendants d'un instant, d'une invasion ou d'une exclusion. Peut être que Derrida nous enseigne, nous, les enfants de l'océan, comment surprendre les prodiges inscrits dans les fronts de l'autre, dans ses rivages, comment s'infiltrer dans les failles à travers des bagages cognitifs, critiques et déconstructifs, en nous oubliant nous-mêmes, en temporisant la discussion sur une unité protégée par le ciel, en ayant droit, d'une partie, à cette Pensée habitable. Telle est la pensée. Quand portons-nous des lampes ? ".

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