ديوان الغائبين ديوان الغائبين : خافيير هيرو Javier Heraud - البيــــرو - 1942 – 1963

Né à Lima en 1942, Javier Heraud est très vite reconnu par ses pairs comme un grand de la littérature. Il collabore aux revues littéraire des écoles et collèges où il étudie, entre à 16 ans à la Faculté de Lettres de l'Université Catholique du Pérou et publie dès 1960 son premier recueil de poésie : "El rio". Il participe ensuite à la vie littéraire de l'Université San Marcos et devient membre du MSP (Movimiento Social Progresista), de tendance sociale-démocrate. Avant la fin de 1961, il voyage à Moscou (rencontre spirituelle importante avec Lenine) et à Paris où il visite la tombe de Cesar Vallejo, autre grand poète péruvien. Il renonce au MSP en 1962 en écrivant : "Je ne pense pas qu'il suffise de se dire révolutionnaire pour l'être..." Grâce à une bourse d'études cinématographiques à Arica (Chili), il se lie à divers militants du Parti Communiste chilien, dont Salvador Allende. Mais c'est la rencontre avec Fidel Castro et Che Guevara qui sera décisive. Il écrit des poèmes à La Havane et La Paz, sous le pseudonyme de Rodrigo Machado, qu'il utilise également en tant que militant de l'Armée de Libération Nationale du Pérou (ELN). En livrant sa guerre contre l'impérialisme qui dirige alors le Pérou, il meurt atteint d'une balle explosive, dans la région du Madre de Dios, en Bolivie, le 15 mai 1963. De nombreuses lettres émouvantes - à sa mère, à son père - et des poèmes attestent de la grande valeur littéraire et morale d'un jeune homme plein d'ambition humaniste. Par ses écrits, il donne encore aujourd'hui une image forte de la lutte pour la dignité humaine dans des pays du monde que nous connaissons trop peu.

Extraits de " El Rio

1.

Je suis un fleuve
je coule sur
les larges pierres,
je coule sur
les roches dures,
suivant le sentier
dessiné par le
vent.
Il y a des arbres aux
alentours assombris
par la pluie.
Je suis un fleuve,
je coule à chaque fois plus
furieusement,
plus violemment
je coule
à chaque fois qu’un pont
me reflète dans ses
arches


8

Yo soy el río anochecido.
Yo bajo por las hondas
quebradas,
por los ignotos pueblos
olvidados,
por las ciudades
atestadas de público
en las vitrinas.
Yo soy el río,
ya voy por las praderas,
hay árboles a mi alrededor
cubiertos de palomas,
los árboles cantan con
el río,
los árboles cantan
con mi corazón de pájaro,
los ríos cantan con mis
brazos.

8.

Je suis le fleuve nocturne.
Je traverse les torrents
profonds,
les villages inconnus
oubliés,
les villes
remplies de gens
devant les vitrines.
Je suis le fleuve,
je traverse les prés,
il y a des arbres aux alentours
couverts de colombes,
les arbres chantent avec
le fleuve,
les arbres chantent
avec mon cœur d’oiseau,
les fleuves chantent avec
mes bras.

***

Nous sommes moins nombreux, mais qu'importe.
Nous sommes armés et avons foi dans le peuple :
paysans, ouvrier, étudiants :
le moment est venu
de tous nous soulever
pour semer dans la terre
de notre Pérou
une vie nouvelle avec nos machettes
nos fusils, nos faux et nos marteaux.
Qui pourra nous arrêter,
même si nous sommes moins nombreux maintenant,
mais tous unis


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