ديوان الغائبين ديوان الغائبين : جان-اوديلون بيريي PÉRIER ODILON JEAN - بلجيكا - 1901 - 1928

Poète belge d'expression française, Périer est né dans une riche famille bourgeoise et, dans ce milieu cultivé, il s'oriente très jeune vers la poésie. Sa mauvaise santé le contraint à interrompre des études de droit entreprises à l'université de Bruxelles. Il publie en 1920 Combat de la neige et du poète, un long poème où il manifeste un talent déjà sûr et une réelle maîtrise de toutes les possibilités du vers libre. Il le remaniera plus tard, avant de le renier finalement. La Vertu par le chant (1921) et Le Citadin ou Éloge de Bruxelles (1924) mettent en jeu des recherches sur le langage qui s'apparentent aux travaux de la Nouvelle Revue française. Il collabore d'ailleurs à cette revue où Jacques Rivière publie plusieurs poèmes de lui. Ses poèmes, s'ils sont empreints d'une grande culture et d'un souci fondamental de la forme, conservent toujours la délicatesse de l'inspiration lyrique. Souvent malade et vivant retiré, Périer ne se tient pas moins au courant de l'actualité littéraire ; il est une des personnalités influentes du Disque vert, cahiers littéraires franco-belges. Au théâtre, il fait jouer à Bruxelles, en 1925, Les Indifférentes, pièce sans doute accueillie avec moins de bonheur que ses vers. Mais il trouve sa réussite la plus parfaite dans une sorte de prose poétique, roman ou récit, où il illustre des dons tout à fait originaux. Ce sont Le Passage des anges (1926) et Le Promeneur (1927). Son évolution, depuis le vers libre de ses premiers poèmes où s'inscrivait la mode de l'époque, le conduit à retrouver le genre de l'élégie. Mort très jeune, Périer avait déjà fait la preuve de ses qualités.

Odilon-Jean Périer
Je t’offre un verre d’eau glacée

Je t’offre un verre d’eau glacée
N’y touche pas distraitement
Il est le prix d’une pensée
Sans ornement

Tous les plaisirs de l’amitié
Combien cette eau me désaltère
Je t’en propose une moitié
La plus légère

Regarde Je suis pur et vide
Comme le verre où tu as bu
Il ne fait pas d’être limpide
Une vertu

Plus d’eau Mais la lumière sage
Donne à mon présent tout son prix
Tel, un poète où Dieu s’engage
Et reste pris

***

La victoire
Odilon-Jean PÉRIER
Recueil : "Notre mère la ville"

L’oeil terrible d’un dieu s’est ouvert à mon front :
Que je vois bien la vie au fond de ma blessure !
Et comme un loup marqué de honteuses morsures,
Je porte, clair regard, le faix de tes rayons.

- J’ai cherché ma patrie avec sincérité
Dans ses villes, son ciel, ses champs et ses navires.
- Mais rien ne vaut la chambre où je fais de ma lyre
Le silence pleuvoir avec limpidité


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