ديوان الغائبين دانييل كولوبير Danielle Collobert - فرنسـا - 1978 - 1940

Née en 1940 au centre de la Bretagne
A 21 ans renonce à l’école Normale où elle venait d’être reçue.
Elle s’engage dans un réseau de soutien au FLN. Difficultés pour vivre en France.
Rencontre Natalino Andolfato, sculpteur Italien, 15 ans suivront. Elle quittera son ami en 1976, 2 ans avant sa mort.
A 24 ans elle fait paraître « meurtre » chez Gallimard, livre défendu par Queneau.
Commence à voyager, toujours seule, aime la Crète, est subjuguée par un séjour en Indonésie mais révoltée aussi (c’est l’époque des massacres de communistes).
Un jour après la mort de son grand père, elle s’effondre et dit : « Je ne veux pas aller dans la terre. ».
En 1968 adhère à l’Union des Ecrivains. Elle se trouve en Tchécoslovaquie au moment où les chars soviétiques envahissent le pays.
Ecrit des pièces radiophoniques, voyage beaucoup comme des « épuisements » : Asie, puis Amérique du Sud, puis Etats-Unis, elle vend son studio parisien pour continuer à voyager : Europe, Egypte, Crète, Hollande, Grèce…
Part à New York en juin, revient en France en Juillet.

Elle se donne la mort le 23, jour de son anniversaire, dans un hôtel de la rue Dauphine.
Elle a juste 38 ans.

Les joncs enivrés
Rejetaient les épaves des vents
Les fleurs inutiles.

Les ondulations troubles
Au fond des étangs gardaient
Les secrets de la mort.

L’enfance de la mer
Échappe
Au souvenir.

Le mouvement adhère
À l’innocence voulue
D’un regard.

Les formes désagrégées
Glissent
En lambeaux de fuite.

L’écrasant
Sommeil
Restitue
Le rappel.

Les murailles transparentes
Aux falaises
De violence
S’opposent
Aux montées

Des mers.

La continuité engagée
Dans le regard
Accorde
Le temps de la somnolence.

Danielle Collobert, Ensemble III (Les joncs), dans Œuvres II, édition préparée et présentée par Françoise Morvan, P.O.L., 2005, p. 121-124

En savoir plus sur http://www.paperblog.fr/…/anthologie-permanente-danielle-…/…

***

"On est au cœur de la nuit avec ces femmes….mortes presque toutes….Suicidées pour la plupart….on est au cœur d'un voyage d'ailleurs…Alors parler de voyage évidemment c'est un peu indiscret….On est dans l'indiscrétion avec ces femmes parce qu'on est au cœur noir de la fleur noire de l'âme…Tout ce qui transfigure et tout ce qui est beau et naturellement tout ce qui est l'horreur absolue de ce temps [...]… Elle meurt aussi la beauté elle meurt avec toi petite Laure avec toi petite Alejandra et toi petite Collobert et petite Nelly au fond du trou…Et toi aussi petite Dallas couchée sous une éternité volante peut-être…. en compagnie de cette femme à l'humour grinçant : Leonora Carrington…"
Muriel Richard-Dufourquet, préface de x poètes au féminin, l'Arahnoïde, 2005, p. 10 et 12.

je partant voix sans réponse articuler parfois les mots
que silence réponse à autre oreille jamais
si à muet le monde pas de bruit
fonce dans le bleu cosmos
plus question que voyage vertical
je partant glissure à l'horizon
tout pareil tout mortel à partir du je
à toutes jambes fuyant l'horizon
enfin n'entendre que musique dans les cris
assez assez
exit
entrer né sur débris à peine reconnu le terrain
émergé de vase salée le fœtus sorti d'égout
plexus solaire rongé angoisse diffusant poumons
souffle haletant

Danielle Collobert, extrait de œuvres I, P.O.L., 2004, p. 415, publié in x poètes au féminin, l'Arachnoïde, 2005, p. 41.

***

ajoute sans cesse
construit
ténacité du souffle
accumule
poursuit
avide
sans cesse
du souffle à la parole
le même chemin
le retour encore
la répétition évidente
fragile
incertaine
allonger la trace – prolonger
quelque part
ailleurs
ne pas effacer – s'effacer
des mots en plus
le sang – encore battre
des mots encore
tracer
pour reculer l'approche
hors d'atteinte du silence
Blanc infini
lutte - avec le mot - nécessaire
unique nécessité
lutte vaine
épuisement
sans issue

Danielle Collobert, Dire II, in Œuvres 1 (Meurtre, Dire I – Dire II, Il donc, Survie), P.O.L., 2004, p. 273.


دانييل كولوبير.jpg

تعليقات

لا توجد تعليقات.
أعلى