ٱخر رسائل سيغموند فرويد إلى ستيفان زفيغ

18 ماي 1936
سيدي العزيز
أتمنى أن تعذُرني على التأخر في اجابتك إلى اليوم.. فترة الضغوطات و العياء قد ولت الان.
لقد اعدت قراءة رسالتك قبل ان اجيبك..كنت قد اوشكت على نسيان ان كاتبها سيد الاسلوب. انها صادقة بكل بساطة. و قد اوشكت على اقناعي باهميتي..
ليس لاني اشك في صحة تعاليمي.. بل لأنه من الصعب التصديق انها قد تحدث تاثيرا مبرهنا عليه على تطور المستقبل القريب. بالاضافة الى اني اعتقد أني غير ذي اهمية كما تجعلني.. وأفضّل ان اصدق فقط مشاعرك اللطيفة التي تفضلت و عبرت عنها بمناسبة عيد ميلادي.
الاعلان الجميل الذي كتبته بمعية “توماس مان” و محاضرة مان في فيينا، كانا حدثين استطاعا ان يصالحاني مع فكرة انني صرت كبيرا في السن.
فبالرغم من أني جد سعيد في منزلي.. مع زوجتي و اولادي و بالاخص مع ابنتي التي تقوم بتلبية طلبات ابيها بتفانٍ..
بالرغم من هذا لا استطيع بعد ان أتأقلم مع بؤس و محنة الشيخوخة.. و أنتظر الموت بفارغ الصبر.
وإني لا استطيع على اي حال ان احفظ اعزائي من الم الفراق.
المنزلة المتميزة التي تمنحها لي ستختفي كذلك..لاني اعتقد انه في معرض الاشخاص الاستثنائيين الذي خلقته-في متحف الشمع كما احب ان اصفه مازحا- لست بالتاكيد الشخص الاكثر اهمية..
لكنني الوحيد الذي ما زال على قيد الحياة.
لذلك فانا ممتن لك بصدق لتعاطفك. إن لكاتب السيرة و المحلل ظواهر نجمعها فيما يسمى ‘النقل”
مع تشكّراتي من أعماق القلب..
سيغم. فرويد

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18 mai 1936
Cher Monsieur,
J’espère que vous me pardonnerez si je ne vous réponds qu’aujourd’hui. La période de contrainte et de fatigue est enfin derrière moi.
Avant de répondre, j’ai relu votre lettre. — J’ai pu oublier qu’un maître du style l’avait écrite ; elle sonne si simplement vraie. Elle m’aurait presque convaincu de mon importance. Ce n’est pas que je doute moi-même de la vérité de mon enseignement, mais il m’est difficile de croire qu’il pourrait exercer une influence démontrable sur l’évolution de l’avenir proche. Aussi me crois-je beaucoup moins important que vous ne me faites ; et je préfère rester avec ce que je reconnais beaucoup plus sûrement, avec les sentiments si aimables que vous avez exprimés par tous ces efforts pour mon anniversaire. La belle annonce que vous avez rédigée avec Thomas Mann et la conférence de Mann à Vienne étaient les deux événements capables de me réconcilier avec le fait d’être devenu si vieux. Car, bien que j’aie été exceptionnellement heureux dans ma maison, avec ma femme et mes enfants et surtout avec une fille qui satisfait dans une rare mesure à toutes les exigences d’un père, malgré tout je ne peux pas me familiariser avec la misère et la détresse de la vieillesse, et j’attends avec une sorte d’impatience de passer dans le non-être. Je ne puis de toute façon épargner à ceux qui me sont chers la douleur de la séparation.
La place extraordinaire que vous m’accordez prendra elle aussi fin. Car je crois que dans la galerie d’êtres humains d’exception que vous avez construite — dans votre musée de cire, comme je l’appelle souvent par plaisanterie, — je ne suis sûrement pas la personne la plus intéressante, mais bien la seule vivante. Peut-être dois-je à cette circonstance beaucoup de la chaleur de votre sympathie. Il y a en effet chez le biographe comme chez l’analyste des phénomènes que l’on rassemble sous l’appellation de « transfert ».
Avec les remerciements cordiaux de votre
Sigm. Freud

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